Investissements publics
en infrastructures :
dernier recours contre
une croissance molle
Les investissements publics dans les
infrastructures sont indispensables à
la fois à long terme, pour soutenir le
développement économique, mais
aussi à court terme, pour « relancer la
m
achine ».
A taux d?intérêt inchangés pendant deux
ans, le FMI a calculé qu?une augmentation de 1% du rapport Investissements /
PIB engendrerait une augmentation de
la production de 2% dès la 1ère année
ainsi qu?une reprise des investissements
privés à court et à long terme.
Après 3 ans, le rapport dette/PIB aurait
baissé de 3% et de 1,5% après 5 ans par
rapport au moment du lancement des
projets.
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Pourquoi faut-il investir dès
maintenant ?
1. es investissements privés restent
L
en-deçà de la normale, malgré une
politique monétaire accommodante
et un relâchement progressif des politiques d?austérité (les entreprises préférant redistribuer leurs liquidités aux
actionnaires et les particuliers réduire
leur endettement).
2. ertains pays bénéficient actuelleC
ment d?un accès facile au marché, à
des taux d?intérêt très bas, qui pourrait ne pas perdurer.
3. es besoins sont énormes. Dans les
L
pays industrialisés, le ratio Investissements Publics/PIB est passé de 4% en
1980 à 3% actuellement. Aux ÉtatsUnis, il faudrait au moins dépenser
annuellement 124 milliards de dollars
pour maintenir le réseau routier alors
que, tous budgets confondus, seuls
100 milliards sont prévus.
En Allemagne, il faudrait dépenser 50
milliards d?euros pour les infrastructures
routières alors que l?État entend limiter
son effort à 10 milliards d?euros. Si l?Allemagne devait mettre en ?uvre la totalité des 50 milliards d?euros nécessaires,
elle le ferait dans le cadre de son objectif
d?équilibre budgétaire alors que selon le
FMI l?effet de levier le plus fort doit se
faire par le biais de l?endettement.
Dans les pays émergents ou en développement, d?importants investissements
restent indispensables dans des secteurs-clés comme la production d?énergie et les infrastructures routières.
Pour qu?une telle politique réussisse, il
convient cependant de se focaliser sur
les projets les plus efficients, en évaluant correctement leur impact budgétaire tant avant qu?après leur réalisation,
mais aussi en évitant que les marchés
financiers sanctionnent l?aggravation de
la dette à court terme.
Force est de constater cependant que
les deux pays qui bénéficieraient des
conditions les plus favorables pour
i
nvestir (États-Unis et Allemagne)
n
?entendent pas le faire pour l?instant.