Actualité | Economie collaborative
LE PARTAGE, ÇA RAPPORTE
L?économie collaborative désigne les nouvelles formes de prestation
de services ou de mise à disposition de biens qui se basent sur le
concept de partage. Là où l?économie traditionnelle repose encore
largement sur la notion de propriété, ces nouvelles formes de business
privilégient pour leur part l?usage.
Voiture, garage, outillage, électro-ménager, seconde résidence, etc. : pourquoi payer le prix plein pour posséder
des biens qu?on n?utilise pas la plupart
du temps ? En moyenne, en Europe, les
particuliers n?utilisent leur voiture que
pendant 5% du temps. Or, c?est justement pour rentabiliser les 95% restants
que de nombreux entrepreneurs ont lancé leurs propres plates-formes de partage de biens.
Avec l?économie collaborative, on sort
donc du schéma habituel qui opposait
d?un côté les producteurs de biens et de
l?autre les consommateurs. Aujourd?hui,
chaque consommateur peut à son tour
devenir producteur? et donc en tirer un
avantage financier. C?est ainsi que sont
nés des services tels que Blablacar (services de covoiturage), Airbnb (location
d?appartements entre particuliers), Uber
(services de taxis entre particuliers),
Clickandboat (partage de bateaux entre
particuliers) et bien d?autres, comptant
chacun plusieurs millions de membres.
De nouvelles idées germent chaque
jour. L?une des dernières en date : un
site français qui permet de localiser
les membres de la communauté prêts
à mettre leur lave-linge à la disposition
des voisins.
AVEC L?ÉCONOMIE
COLLABORATIVE, ON SORT
DONC DU SCHÉMA HABITUEL
QUI OPPOSAIT D?UN CÔTÉ LES
PRODUCTEURS DE BIENS ET
DE L?AUTRE LES
CONSOMMATEURS
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Effet de mode ou révolution ?
En 2013, le chiffre d?affaires global
de l?économie collaborative a atteint
20 milliards d?euros? dont « seulement » 2,7 milliards qui sont allés directement dans la poche des particuliers.
Parce qu?il ne faut pas se leurrer : derrière les sites internet qui permettent
aux particuliers d?arrondir leurs fins de
mois en prêtant leur voiture le temps
d?un week-end, on retrouve des entrepreneurs dont les idées de génie valent
aujourd?hui de l?or. Figure emblématique de ces leaders de la nouvelle économie, Brian Chesky, le CEO d?Airbnb,
peut se vanter, du haut de ses 33 ans,
d?être aujourd?hui à la tête d?une entreprise qui compte 11 illions de clients
m
et est active dans 192 pays. Après une
levée de fonds de 450 illions de dollars
m
au printemps dernier, l?entreprise est désormais valorisée à 10 milliards de dollars ! Encore plus fort : en juin dernier,
c?est 1,2 milliards de dollars de capitaux
frais que levait la start-up Uber, pour
une valorisation désormais estimée à?
40 milliards de dollars. Pas de doute : le
partage, ça rapporte.
Récemment pourtant, certains articles
de presse ont mis en doute la pérennité d?un modèle économique basé sur
le partage. Appartements saccagés,
voitures partagées détériorées par des
apprentis Fangio? ce business aurait-il
du plomb dans l?aile ? Pour l?économiste
britannique Rachel Botsman, il n?en est
pas question. Auteure du best-seller
« What?s Mine is Yours: How Collaborative Consumption Is Changing The Way
We Live », elle assure que l?économie
du partage va bouleverser nos modes
de consommation. Elle prédit d?ailleurs
une croissance démentielle à 3 chiffres
(!) pour les entreprises d?économie collaborative qui sauront se positionner
intelligemment sur ces marchés et tirer
les leçons des premières expériences.
Economie de la confiance
Pour Rachel Botsman, la confiance mutuelle est la clé du succès de l?économie
du partage. Pour elle, la confiance fait
même office de « devise de référence »
dans ces nouvelles formes d?échange.
En effet, qui voudrait louer sa voiture à
un chauffard ? Et c?est bien là la force
des plates-formes telles que Airbnb ou
Uber : les utilisateurs s?attribuent une
note. Dans le cas d?Uber par exemple,
après vous avoir mené à votre destination, votre chauffeur vous attribuera une
évaluation ? visible par tous sur la plateforme online ? en fonction de votre
amabilité. L?utilisateur en fera de même
et notera son chauffeur. S?instaure ainsi une forme de « contrôle social » qui
pousse tous les utilisateurs et contributeurs de la communauté à tendre vers
une expérience la plus agréable possible. C?est l?autre force du système : il
pousse à la convivialité et encourage les
contacts cordiaux. Désormais, le sourire
a également une valeur économique.
Signe des temps
Pour expliquer le succès de l?économie
collaborative, les observateurs relèvent
la convergence de plusieurs phénomènes. Premièrement, l?avènement
d?innovations technologiques telles que
les applications mobiles, la démocratisation des smartphones et des tablettes
et le boom des réseaux sociaux. Ceux-